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les doctrines chimiques en france

tances, ils ont conclu qu’il y avait cinq principes- des choses naturelles, l’eau, l’esprit, l’huile, le sel et la terre. De ces cinq, il y en à trois actifs, l’esprit, l’huile et le sel, et deux passifs, l’eau et la terre. Ils les ont appelés actifs, parce qu’étant dans un grand mouvement ils font toute l’action du mixte. Ils ont nommé les autres passifs, parce qu’étant en repos ils ne servent qu’à arrêter la vivacité des esprits[1]. »

Ces cinq principes sont ceux qu’avaient admis Nicolas Le Fèvre, Étienne de Clave et bien d’autres ; aux trois éléments de Paracelse, l’esprit ou mercure, l’huile ou soufre et le sel, s’ajoutaient deux éléments péripatéticiens, l’eau et la terre, auxquels les savants n’accordaient, il est vrai, qu’un rôle secondaire… L’eau ou phlegme est un fluide qui se mélange aux autres corps et en atténue les propriétés ; la terre les rend plus solides ; les principes actifs, au contraire, provoquent les réactions des corps ; le mercure les rend volatifs, le soufre les rend combustibles et le sel, qui se présente sous différentes formes , les rend pénétrants ou les pré serve contre la pourriture…

À sa description des principes, Lémery joint quelques remarques qui témoignent que la méthode expérimentale positive rejoint dans ses conclusions la philosophie mécanique. Écoutons-le.

« Le nom de principe en chimie ne doit pas être

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