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la théorie de lémery

presque toute son acidité et il retient seulement une certaine âcreté. »

Tous les corps solubles dans les acides seront déclarés alcalis. À l’occasion, il est vrai, Lémery proteste contre la trop grande généralité que les chimistes de son temps ont donnée du dualisme acido-alcalin ; mais il n’hésitera pas à déclarer que les métaux, tels que le fer ou le mercure, remplissent le rôle d’alcali à l’égard de leurs dissolvants acides[1].

Mais quand il étudie les métaux, le mercure par exemple, il oublie que ses molécules devraient être des gaines et il l’examine en fonctions de propriétés fort différentes ; écoutons-le.

« Le vif-argent, dit-il, est un prodige entre les métaux, car il est fluide comme de l’eau, et quoiqu’il soit très pesant, il s’envole facilement quand il est mis sur le feu.

Il y a apparence que les parties de ce métal sont toutes de figure ronde, car de quelque manière qu’on le divise sans addition, il parait toujours en petites boules. Si l’on y regarde de bien près quand il se dissout dans l’eau-forte, on remarquera une infinité de petits corps ronds qui s’élèvent dans la liqueur en forme de fumée.

Les parties du mercure étant supposées rondes, on pourra expliquer comment ce métal demeure fluide et pourquoi il est si facilement utilisé par le feu quoiqu’il soit fort pesant ; car la figure ronde

  1. Pages 138 et 195.