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LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

vrir, sous la diversité infinie des apparences sensibles qui nous sont seules accessibles, la loi universelle dont la connaissance fournirait la clef du système du monde ! Pour parvenir à ce résultat si ardemment souhaité, ils ne dédaignèrent certes pas les expériences de laboratoire, qu’ils firent avec le plus grand soin et dont ils tentèrent de donner une interprétation cohérente ! Nous devons le reconnaître nettement. Cependant, ce n’est pas le caractère expérimental de cette science qui frappe, au premier abord ; le lecteur attentif de leurs œuvres ! Entre les résultats de leurs recherches et la systématisation de ces recherches, les chimistes introduisaient une série de conceptions philosophiques ou théologiques qu’une tradition, morte aujourd’hui, rendait alors accessible à tous et qui, par contre, rend la compréhension, de leur science bien difficile au lecteur moderne !

Ces traditions, dès le xviie siècle, étaient très librement discutées ; leur autorité ne les soutient pas quand elles sont privées de l’appui de la logique et de l’expérience ; peu d’auteurs sont disposés à leur accorder une confiance illimitée, et leur puissance déjà fort ébranlée ne put tenir contre les assauts de la philosophie corpusculaire et mécanique, dont le succès en chimie fut marqué en France par le triomphe éclatant du traité de Lémery, paru en 1675, et qui éclipsa tous les ouvrages précédemment publiés.



B. — L’admiration du public pour l’œuvre de