Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
283
LA THÉORIE DE LÉMERY
travaillaient. — Enfin Lémery décrit les opérations successivement sans chercher à les relier par des lois générales.
E. Comment la pensée de Lémery essaye de dominer l’ensemble de la chimie et de relier les faits entre eux. — Plan du livre. — Généralités. — Les minéraux. — Etude successive des métaux en commençant par les plus précieux. — La théorie de la formation d’une substance métallique non invoquée dans chaque étude spéciale. — La théorie de la décomposition de certains métaux donnée à titre d’espérance, non de réalité. — Étude des préparations. — Théorie de la formation du cinabre et théorie de la précipitation du chlorure mercureux, données à titre d’exemple. — Connaissance à peu près exacte des propriétés analytiques des métaux. — Étude des acides et alcalis minéraux. — Théorie du déplacement de l’ammoniac gazeux par un alcali tel que la chaux. — Étude du vitriol et de son acide. — Comme cet acide échauffe les liqueurs, ne contient-il aucune particule de feu ? — Considérations sur l’ensemble de la chimie minérale. — Un mot sur les végétaux. — Les animaux. — Exemple caractéristique de la méthode. — Théorie mécanique de l’action du venin de la vipère. — Audace de cette méthode. — Bien que, en ce qui concerne les substances organiques, elle soit restée stérile, c’est dans l’étude de l’organisme qu’elle a pris naissance avant de s’appliquer aux minéraux où elle a été féconde.


A. — À l’encontre des travaux chimiques que nous avons jusqu’à présent analysés, l’œuvre de Nicolas Lémery est immédiatement accessible au lecteur moderne. Pour comprendre la théorie de cet auteur il n’est point utile de s’initier aux doctrines, plus ou moins étranges qui, vers le milieu du xviie siècle, partageaient les médecins et chimistes en sectes convaincues et rivales, ni d’approfondir la