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CHAPITRE v


La Théorie de Lémery


A. L’œuvre de Lémery paraît, à première vue, indépendante de celle de ses prédécesseurs ; elle semble inspirée par l’esprit classique et cartésien. — Élimination des termes techniques. — Des tours de main. — Dédain pour toute doctrine qui ne peut se déduire logiquement du sens commun. — L’intelligible confondu avec le mécanique. — Opposition aux anciennes doctrines que la nouvelle philosophie trouve absurde. — Ceux qui les ont professées peuvent-ils avoir été de bonne foi ? — Confusion entre l’astrologie, l’alchimie et le paracelsisme. — Les données fondamentales du mécanisme frappent à mort, sans les combattre, les hypothèses alors admises. — Pourquoi celles-ci n’ont offert aucune résistance ; — elles étaient trop compliquées et s’effondraient sous le poids des additions et compléments. — D’autre part les explications psychologiques des phénomènes matériels semblent absurdes, si la matière est réduite à l’étendue. — Du point de vue négatif le cartésianisme de Lémery a fait une bienfaisante œuvre d’assainissement.
B. La philosophie mécanique tenta de faire rentrer dans son cadre étroit la diversité des phénomènes naturels. — Examen du mécanisme de Lémery. — Son indétermination concernant les propriétés premières de la matière. — Ces corpuscules ont les propriétés des corps que nous connaissons à notre échelle. — Le lecteur peut ne point apercevoir le vague de l’hypo-