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rables qu’en leur composition, et en quelques formalités qui sont accidentelles à la matière[1]. »

Ces éléments n’ont d’autre mouvement naturel que celui qui leur vient des divers degrés de pesanteur ou d’inclination vers le centre de ce globe ». À quoi sont dues leurs réactions diverses ? À cette question du Clos répond que le feu du soleil, comme celui des étoiles, est la cause externe des phénomènes que nous constatons sur notre globe ! Le feu, qui se manifeste à nous sous forme de lumière et de chaleur, « est un esprit qui tient de l’étendue sans être corps, et qui diffère aussi de la substance pure ment incorporelle[2] ».

Nous n’insisterons pas davantage sur la doctrine de du Clos. Il est visible qu’avec une telle méthode, un système métaphysique difficile d’accès fournit à la chimie un cadre théorique dans lequel elle devra faire rentrer toutes les constatations expérimentales ! La nouvelle génération de savants rationalistes et mondains, élevés comme Fontenelle dans le respect du cartésianisme et le mépris de l’érudition, dédaignera cette philosophie d’apparence obscure, pour ne véritablement respecter que la philosophie mécanique.


D. — La méthode mécaniste pénétra si rapidement et si profondément les sciences de la nature, que

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