Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
265
Développement de la philosophie mécanique

hensibles qualités occultes pour ne laisser subsister que les principes mécaniques.

4o Les principes mécaniques, judicieusement appliqués, suffisent à expliquer tous les phénomènes matériels ; ceux qui ont recouru à des principes immatériels pour rendre raison des faits chimiques n’ont pas donné des raisons intelligibles et ont laissé subsister le problème qu’ils se proposaient de résoudre.

5o Les principes immatériels d’ailleurs, s’ils paraissent judicieusement invoqués, peuvent se ramener aux principes mécaniques qui seuls satisfont le philosophe.

Souvent Robert Boyle, se basant sur son dernier aphorisme, loin d’attaquer les doctrines alors admises par les chimistes, se contentera d’en donner la traduction corpusculaire ; il saura joindre au respectueux traditionalisme la plus hardie des méthodes révolutionnaires.

N’essayera-t-il pas de justifier par sa nouvelle conception les superstitions populaires ? La vertu des amulettes n’est pas due, suivant lui, à une qualité spéciale appartenant à ces corps ; elle provient uniquement de la forme des particules qui se détachent de l’ensemble pour agir sur les particules du corps humain et le préserver des maladies. Cette affirmation de Boyle a été accueillie non seulement des joailliers[1] heureux d’entendre proclamer les vertus bienfaisantes de leurs pierres précieuses,

  1. Acqueville, Sur les effets de la pierre divine.