Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/262

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
260
les doctrines chimiques en france

cules divers qui formaient ce mixte un aspect fort différent de celui qu’il avait auparavant[1].

D’ailleurs, interroge encore Boyle, n’y a-t-il que le feu qui puisse résoudre les mixtes en différentes substances ? N’a-t-on pas employé pour obtenir ce résultat d’autres procédés ? Le soufre, l’antimoine, les acides, l’eau, etc., sont utilisés par divers chimistes comme principes de décomposition.

Ceci, admis, une autre question s’impose. Les résolutions d’un même mixte obtenues par l’action des différents agents chimiques aboutissent-elles au même résultat ? Ou les corps plus simples extraits par l’action de tel ou tel autre agent sont-ils différents pour un même mixte ? Nous illustrerions cette dernière hypothèse en admettant provisoirement ce que Van Helmont déclare vrai à l’occasion, « notamment que l’alcahest résout les corps mixtes eu d’autres principes que le feu ; avant que nous puissions savoir combien il y a d’éléments il nous faudra préciser laquelle de ces deux résolutions (par le feu ou l’alcahest) est la bonne pour déterminer le nombre des éléments[2] ».

Mais, d’après Van Helmont, l’alcahest réduirait dans certaines conditions toutes les substances en eau insipide ! Considérons cette hypothèse sinon comme assurée du moins comme fort vraisemblable. Elle engendre un nouveau problème. « Y a-t-il, dans la

  1. 2e partie, p. 310.
  2. Page 355.