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Développement de la philosophie mécanique

conclusions que lui dicte l’expérience ; si ses travaux de laboratoire ont intéressé les chimistes et ont provoqué parmi eux d’importantes discussions, cela tient plus encore à la philosophie mécanique par laquelle l’auteur interprète ses expériences qu’au récit de ses expériences elles-mêmes[1].

Avec Robert Boyle, en effet, la philosophie corpusculaire triomphante prend possession de la science chimique et chasse de son domaine les doctrines péripatéticiennes ou paracelsistes, qui se partageaient jusqu’alors l’adhésion des savants ; ces doctrines adverses, il les critique très sévèrement ; il accumule contre elles des arguments de toutes sortes ; et, sur la ruine des systèmes ennemis, il essaye de construire à nouveau.

Lisons son célèbre ouvrage de polémique : Le chimiste sceptique[2] », où il se propose seulement de révoquer en doute les opinions des « spagyristes vulgaires ». Dans une série de dialogues, les chimistes, quelle que soit la secte à laquelle ils appartiennent, voient leurs assertions constamment détruites par le solide raisonnement du sceptique et réfléchi Carnéade ! Une telle discussion, dans laquelle l’auteur laisse à l’argumentation la liberté des conversations, ne se laisse guère résumer, et il est

  1. Voir là-dessus Mayer, Robert Boyle, Naturphilosophie, Munich, 1904, p. 9.
  2. The sceptical chymist or chymico physical doubts and paradoxes touching the experiments, were by vulgar spagyrists are wont to endeavour to evince their salt, sulphur and mercury O. i, 290. Londres, 1666.