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Développement de la philosophie mécanique

la méthode mécaniste de Descartes pour conquérir tout d’abord la philosophie et la médecine, puis enfin la chimie elle-même.

La genèse et le développement de cette brillante philosophie atomistique ne rentre pas dans le cadre de nos recherches[1] ; l’œuvre de ses principaux représentants, de Gassendi par exemple, ne se présente pas comme une tentative d’explication des phénomènes chimiques ; son but est à la fois plus ambitieux et moins savant ; elle s’efforce, tout d’abord, d’établir que toutes les notions sensibles proviennent de l’action de certains corpuscules qui viennent frapper nos organes sensoriels ; ces corpuscules indéformables et, par conséquent, parfaitement durs, ne diffèrent que par leur figuration et leur volume ; Gassendi et les atomistes les croient inaltérables et absolument indivisibles. Le Créateur leur a communiqué le mouvement perpétuel qui les anime, lors du commencement du monde. S’il en est ainsi, les témoignages de nos sens, de la vue, de l’ouïe, de l’odorat, du goût et du tact ne nous renseignent que sur les différences entre les diverses particules qui provoquent nos sensations ; malgré les apparences qui ont fait croire à quelques-uns que les substances

  1. Voir là-dessus Laswitz, Geschichte der Atomistik.
    Plusieurs médecins, Sennert entre autres, avaient essayé de formuler un atomisme qualitatif, etc. — Sprengel, Geschichte der Arzneikunde, vol. 5. — Lange, Geschichte der Materialismus. — Mabilleau, histoire de la philosophie atomique, etc. — Ehrenfeld, Heidelberg, 1906 Précis, de l’histoire de l’évolution de l’atomisme chimique, Heidelberg, 1906. — Bloch Ernst, Isis, 1er numéro.