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les doctrines chimiques en france

n’ont pu réussir dans leur entreprise et tous ont eu le déplaisir de voir que la plupart de ceux qui avaient commencé à s’attacher à leur doctrine l’ont abandonnée pour retourner à la philosophie commune. »

Les doctrines des médecins et chimistes heurtaient en effet violemment, vers le début du xviie siècle[1], la philosophie péripatéticienne, qu’un grand nombre de savants d’alors révéraient encore à l’égard d’un dogme assuré et incontestable ! Pendant longtemps, en effet, la nouvelle secte chimique échoua dans sa tentative de démolition et laissa debout, malgré la vigueur de ses attaques, le système traditionnel de l’ancienne science, que la méthode cartésienne seule sut briser.

Les chimistes ne furent d’ailleurs pas les seuls savants qui cherchèrent à modifier la philosophie ; Rohault nous avertit que les partisans des théories corpusculaires essayèrent, eux aussi, de forger un nouveau système de la Nature ; ils reprirent et développèrent les conceptions atomiques des anciens, de Démocrite, d’Epicure, de Lucrèce ; ces conceptions furent présentées comme l’aboutissant de méditations métaphysiques et ne furent aucunement inspirées par des travaux de laboratoire ; elles ne s’imposèrent pas immédiatement aux chimistes et aux philosophes ; mais après quelques tentatives infructueuses, les efforts des atomistes s’allièrent avec

  1. Voir chapitre précédent.