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principales théories des iatro-chimistes

nouveau remède[1] répliqua par : « L’antimoine justifié et l’antimoine triomphant », dans lequel il essaya de démontrer que l’antimoine ne doit point être rangé dans la catégorie des poisons. À cet ouvrage succéda un autre libelle : « Le rabat-joye de l’antimoine triomphant », où l’auteur[2] tentait de montrer que l’antimoine avait empoisonné un grand nombre de malades.

Quand les esprits se furent apaisés, Lamy fit paraître une intéressante dissertation sur l’antimoine[3], dans laquelle il défend avec calme et dignité ce minéral contre les calomnies. Examinons la partie de son ouvrage qui intéresse les chimistes ; voici d’abord la description de l’antimoine. « C’est un minéral composé d’un soufre à peu près semblable au commun et d’une substance métallique[4]. » Ce que l’auteur nomme antimoine est donc (le texte le fait voir clairement) ce que les chimistes de nos jours désignent par l’expression sulfure d’antimoine. Cet antimoine n’est pas un minéral simple, et seule la matière réguline peut prétendre à ce titre puisque personne n’est encore parvenu à la décomposer. Est-elle véritablement simple ou, comme un grand nombre d’alchimistes l’ont prétendu des métaux, contient-elle encore un soufre que l’analyse n’a pu jusqu’à présent isoler ?

  1. Renaudot, 1652.
  2. Perreau Jacques, 1654.
  3. 1680.
  4. Page 1.