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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE


A. — L’évolution de la chimie pendant la longue et obscure période de sa formation ne saurait être dominée d’un coup d’œil ! À notre grand regret, nous ne pourrons tracer de son développement et de ses progrès la route royale que notre esprit désirerait contempler et que la science humaine aurait suivie depuis le mystique chercheur du moyen âge jusqu’aux admirables découvertes de Lavoisier.

La chimie, en effet, ne se présente pas à nous, au cours des vicissitudes de son histoire, comme une science homogène dont nous pourrions enregistrer, dans la suite des temps, les acquisitions nouvelles, mais comme une résultante inattendue d’un grand nombre de travaux disparates qui se sont réunis pour des causes diverses et ont formé l’admirable monument qui semble au premier regard de construction si moderne.

Le plan, comme les matériaux de cet édifice ont singulièrement varié durant la période de sa formation. Les piliers qui en supportaient tout le poids ont pu être renversés sans que l’ensemble se soit démoli ; parfois les murailles de la bâtisse croulèrent