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contemporains encore, il déclare marcher par ses propres moyens à la connaissance de la vérité. Et il espère faire du dualisme entre le soufre minéralisateur des métaux et des minerais d’une part, et les acides d’autre part, la cause de tous les phénomènes terrestres ; sa théorie faite, il tente d’en donner une application particulière à la formation des sources d’eaux thermales… Mais le nouveau dualisme de Simpson fut à peine remarqué.

Le dualisme acide-alcali fut bientôt abandonné des médecins qui l’avaient introduit dans la science ; à ce système ceux-ci substituèrent le mécanisme, l’animisme, ou encore les méthodes empiriques. Beaucoup d’entre eux[1] considérèrent les doctrines de Sylvius et Tachénius comme une étrange aberration de l’esprit humain et ils en parlèrent avec une ironie dédaigneuse ou amusante. Robert James se moqua agréablement des luttes que les chimistes supposèrent entre l’acide et l’alcali. « Il n’y a pas longtemps, dit-il, que dans les Écoles françaises, on craignait pour sa vie le duel des acides et des alcalis dans le corps, autant qu’un combat sur mer contre les Anglais. » Il n’hésita pas à rendre les chimistes responsables de cette théorie ridicule. « Quelques chimistes, dit-il encore, d’une imagination déréglée ont établi un grand nombre de théories imaginaires sur la supposition qu’il y a

  1. Boerhave (déjà cité), R. James (dis. prél.). Eloy, etc., Sprengel. Voir art. médecine des Encyc. de Diderot, pag. 2-3.