Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
209
principales théories des iatro-chimistes

plaire[1] ; elle était démodée alors et personne ne s’attardait à la réfuter : mais le système de Paracelse jouissait encore d’un certain prestige et beaucoup de savants admettaient la décomposition de tout corps analysable en les trois principes spagyriques. Sans s’inscrire en faux contre les résultats des analyses, les chimistes dualistes déclarèrent que ces analyses dues à l’expérience, n’étaient qu’un premier travail et que poussées plus loin elles donneraient des résultats très différents. « L’on tire ordinairement de tous les corps, a dit André, trois substances différentes à qui l’on donne les noms de sel, de soufre et de mercure, que l’on prétend être les derniers corps que l’on trouve dans la résolution des mixtes ; mais l’expérience a découvert enfin que ces trois substances étaient composées du sel acide et du sel alcali, que ces deux sels ne sont composés d’aucune autre substance et, par conséquent, qu’ils doivent être principes… Que l’artiste travaille tant qu’il lui plaira, il a bien trouvé le moyen de réduire le sel, le soufre et le mercure en ces deux sels, mais il ne trouvera jamais le secret de réduire ces deux sels en d’autres substances ; et, quoiqu’il se serve des deux. mêmes instruments dont il s’est servi pour la réduction des trois autres substances en ces deux sels, savoir du feu et de l’eau, il ne pourra pour-

  1. Voir André. Il semble que Van Helmont ait pour longtemps fait tenir la théorie des quatre éléments en médiocre estime.
14