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principales théories des iatro-chimistes

urineux[1] que les chimistes prennent pour un alcali volatil, et qui réagit violemment avec les eaux-fortes, dissout comme je l’ai déjà noté la limaille de cuivre plus promptement et plus complètement que la liqueur acide n’est supposée le faire. »

Les chimistes cependant ne furent pas tous convaincus par l’objection de Robert Boyle ; rien ne les obligeait, en effet, à considérer les métaux comme des corps simples. Pourquoi ces derniers ne seraient-ils pas composés d’un mélange d’acide et d’alcali ? Cette nouvelle hypothèse n’expliquerait-elle pas les propriétés les plus variées des corps métalliques[2] ?

À ceux qui faisaient valoir que le fer est plus soluble dans l’esprit volatil ammoniac que dans les acides, pour combattre le dualisme de la nouvelle doctrine chimique, quelques savants répondirent que le fer ayant deux différentes parties, « à savoir un acide et un alcali, on ne doit pas s’étonner s’il peut être dissous par des menstrues de différentes natures ; car, comme la dissolution d’un corps ne se fait que par la séparation de son alcali d’avec son acide, avec lequel il était étroitement uni, il arrive que l’alcali du fer s’attache aux parties du dissolvant, quand il est acide, et abandonne le sien, et c’est de cette façon que l’or (supposé acide) calcine le fer : au lieu que c’est l’acide, qui

  1. André François. Entretiens sur l’alcali et l’acide. Paris, 1672, page 123.
  2. Ammoniac.