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principales théories des iatro-chimistes

connue de toutes les personnes d’érudition et de bon sens[1]. »

La chimie, après avoir pris droit de cité dans l’étude de la médecine, ne voulut pas se contenter du rôle modeste d’auxiliaire que l’art de guérir lui avait assigné. Elle prétendit dominer toute la science humaine et expliquer aussi bien les modifications de l’organisme que la plupart des phénomènes qu’il nous est donné d’observer ; les chimistes, avec Paracelse et Van Helmont, avaient essayé d’abattre définitivement la philosophie d’Aristote enseignée dans les écoles pour lui substituer une cosmologie chimique ; il nous faut voir comment leurs doctrines s’altérèrent, quand, au contact avec les faits, elles contribuèrent à former la chémiatrie, ou médecine chimique, qui eut au xviie siècle tant de succès.


I. — Les chimistes ne se contentèrent pas d’être les humbles auxiliaires du médecin et beaucoup d’entre eux prétendirent que leur science était apte à régenter l’art de guérir ! Ils osèrent tout d’abord avancer et soutinrent à la fin, comme chose certaine, que tout se passe dans la nature de même que dans le corps humain que toutes les réactions que nous constatons dans nos expériences sont identiques à celles qui se produisent dans notre organisme et que l’étude de la

  1. Lyon 1715, in-12. Chimie raisonnée où l’on tâche de découvrir la nature et la manière d’agir les plus en usage en médecine et en chirurgie. Préface de l’ouvrage de Deidier.