Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
197
principales théories des iatro-chimistes

cine chimique »[1], défend, avec autant de modération que de fermeté, les idées et les découvertes des célèbres novateurs modernes ; sans s’insurger contre une antique et vénérée tradition, il avance hardiment que tout n’est pas dit dans les sciences, que les médecins comme les chimistes peuvent encore, par leur labeur, fabriquer des remèdes autrefois ignorés. « C’est une erreur trop grande, écrit-il, que de ne vouloir ajouter foi à autre chose qu’à ce qui a été cru par ceux qui nous ont précédé et de rejeter les plus utiles enseignements à cause de leur nouveauté. Ceci s’observe néanmoins par plusieurs personnes, principalement en la médecine, où il y en a beaucoup qui veulent suivre les vestiges de l’antiquité. Cependant, il est très certain qu’on a pu inventer des choses qui accroissent beaucoup les mérites de cette science, encore que les anciens n’aient pas pu pénétrer jusque-là. Hippocrate et Galien n’ont pas dit tout ce qui se pouvait dire et quoique l’honneur qu’on leur rend soit fort juste, si est-ce qu’on ne doit pas pourtant jeter dans le mépris ceux qui depuis ont trouvé d’autres moyens pour guérir les hommes. Paracelse et tant de doctes chimistes doivent avoir quelque crédit et il faut les écouter pour connaître ce qu’ils savent. Les cures qu’ils ont faites parlent aussi d’elles-mêmes et les rendent recommandables à la postérité : il faut faire état de ceux qui suivent leurs

  1. Paris 1632, in-8.