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principales théories des iatro-chimistes

utilisée depuis bien longtemps dans la plupart des officines, pharmacie « qui ne fait rien avec méthode et tout par routine », qui ignore les propriétés et qualités des remèdes, qui, par exemple, sans savoir à quoi sert le suc des plantes, le prépare dans des appareils défectueux qui l’altèrent, etc.

Comparons à cette pharmacie ignorante la savante et bienfaisante chimie. Celle-ci sait extraire du suc des plantes les sels actifs qui seuls ont une action efficace ; elle n’oblige donc pas à absorber le tout et diminue le volume des médicaments à avaler ; elle fait plus encore : ces sels, elle sait, en les mélangeant avec d’autres matières, leur donner un goût agréable et, par suite, le malade les absorbe avec plaisir. La chimie apprend à confectionner des pilules et des sirops… Enfin, et surtout, la chimie a préparé des remèdes d’origine métallique qui ont fait des cures merveilleuses…

Les arguments de ceux qui médisent de cette admirable chimie sont fort ridicules. Jacques Pascal les méprise si ouvertement qu’il ne perd pas son temps à les réfuter. Voyons comme il expose l’un d’entre eux : « Plusieurs médecins se défiant de leur savoir craignent que si l’art chimique est une fois introduit…, cela ne soit préjudiciable à leur pratique…, et qu’il ne fasse perdre la bonne opinion qu’on pourrait prendre d’eux, tâchent, par tous les moyens, de le mépriser, figurant à un chacun [je dis de ceux qui ne s’y connaissent pas] que les remèdes, préparés par les moyens d’icelui, sont