Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/193

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191
principales théories des iatro-chimistes

faction des corps, à leur liquéfaction, à leur gazéification, à la cuisson de la viande, à l’apparition de la flamme, à une foule d’autres opérations dans lesquelles le feu joue un rôle, la même interprétation ne convient pas[1]… Retracer l’histoire de la manière dont toutes ces idées d’abord confondues se sont séparées les unes des autres pour former des chapitres indépendants de la physicochimie, quels sont entre ces chapitres les liens qu’un examen plus approfondi a rétablis, serait un immense travail ! Nous indiquerons cependant, dans la suite de cet ouvrage, comment les théories de la lumière ou de la chaleur se différencièrent peu à peu de la théorie de la combustion. Nous verrons comment, après avoir nié à la suite de Van Helmont le rôle joué par l’air dans les phénomènes chimiques, comment, après avoir créé la notion de gaz pour désigner les fluides aériformes, autres que l’air, répandus dans l’atmosphère, nos chimistes furent amenés à voir que notre air atmosphérique est lui-même un mélange de gaz hétérogènes ; enfin l’air de Van Helmont devint peu à peu semblable à l’éther des physiciens, à ce milieu dans lequel les corps se meuvent et à travers lequel se propagent leurs activités réciproques.

Nous devons encore signaler, que, sans faire appel à aucune expérience, sans invoquer aucune théorie physique ou métaphysique, sans même daigner l’ex-

  1. Voir Boerhave, traité du feu.