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principales théories des iatro-chimistes

taire est le premier principe, le principe corporel des mixtes ; puis enfin que « l’esprit de Dieu porté par les eaux » dont parle la Bible, est le second principe des mixtes, principe incorporel dont le rôle consiste à spécifier en choses variées ce que le premier principe avait laissé d’indéterminé. Autour de cette idée fondamentale, l’auteur irradie toute sa théorie physico-chimique qu’il fait effort pour adapter à chaque cas particulier. Mais là-dessus, comme sur les ouvrages analogues qui ont vu le jour jusqu’à la fin du xviiie siècle, nous n’insisterons pas davantage ; ils sont le plus souvent en dehors du domaine de la chimie ; ils tendent à devenir moins audacieux et finissent par se réduire à des tentatives de conciliation entre la science expérimentale et les conclusions plus ou moins forcées, que les auteurs croient pouvoir tirer des textes sacrés. Ils n’intéressent plus l’histoire des doctrines chimiques, et nous ne les signalons en passant que pour decrire le milieu intellectuel dans lequel les nouvelles doctrines ont pris naissance et se sont développées.

L’alliance de la religion et de la science expérimentale avait tout d’abord pour mission, dans, l’œuvre de Van Helmont, de détruire la philosophie d’Aristote et de Galien, qui, malgré son origine païenne, exerçait encore une séduction bien forte sur nombre de médecins et de pharmaciens ! Cette violente attaque des doctrines scolastiques ne fut peut être pas sans influence sur les cartésiens notoires qui, comme Malebranche, reprochaient à l’en-