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lui. Ces substances aériformes, Van Helmont les désigne par un mot qu’il a inventé, et qui est resté dans la science ; il les appelle des Gaz.

Suivant le principe, que l’eau est la seule matière des corps créés, {sc|Van Helmont}} va déclarer que les gaz, quels qu’ils soient, sont susceptibles, dans certaines conditions, de se transmuer en eau ; parmi les gaz, il cite « les vapeurs d’eau répandues dans l’atmosphère, et qui sont la cause matérielle des météores », le produit de la combustion du soufre, les vapeurs fuligineuses de la flamme et encore tous les fluides aériformes qu’il rencontre dans le cours de ses travaux.

Sa conception de la nature nous apparaît comme étant, tout entière, dominée par les mêmes principes ; et la théorie absolument homogène donne à son système du monde un caractère d’unité comme de grandeur. Peut-être, désirerait-on sur certains points, et en particulier sur la nature des ferments spirituels qui spécifient différemment la matière primitivement informe, des explications plus claires. Mais si nous rencontrons, dans l’œuvre de Van Helmont, quelques obscurités ou indéterminations au delà desquelles il nous est impossible de rien préciser, l’ensemble de la doctrine ne présente aucun illogisme irréductible. La critique n’a jamais essayé de faire crouler tout l’édifice, en mettant à nu quelque vice interne habilement dissimulé ; le monument élevé par le grand philosophe flamand n’a cependant pas subi l’épreuve du temps ; il s’est détruit de