Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/177

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
175
principales théories des iatro-chimistes

Si la matière de tous les corps créés peut se ramener à l’eau élémentaire, d’où proviennent les modifications qui donnent à cette substance unique tant d’aspects variés ? À ce problème, Van Helmont fait la réponse suivante : « Les objets les plus divers dont nous constatons par nos sens l’existence ne sont pas uniquement matériels. Outre leur principe corporel, qui représente la matière, ils sont formés ou spécifiés par un principe d’origine spirituelle et qui imprime à chaque objet son caractère propre.

Ces ferments spécificateurs ont été créés par la toute-puissance divine ; ils passent d’une substance à l’autre et causent par leurs réactions tous les phénomènes chimiques. Le ferment est un être formel et neutre qui n’est ni substance, ni accident créé dès le commencement du monde, en forme de lumière »[1], et dispersé dans l’univers afin d’y provoquer tous les événements qui doivent s’y produire. »

Ce ferment chez les corps vivants — et les corps vivants comprennent aussi bien les animaux et les végétaux que la plupart des métaux ou minéraux qui s’accroissent — se confond ou est accompagné d’un principe directeur, qui excite la génération et l’assimilation des substances étrangères ; ce principe directeur de nature toute spirituelle, Van Helmont l’appelle l’archée. De toute nécessité, cette archée « excite la génération… et donne la forme à l’en-

  1. Page 60.