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transformation, ne pourrait-on pas montrer que les plantes assimilent l’eau, qu’elles réduisent cette eau en leur substance propre, et que le résultat de la combustion des plantes d’origine aqueuse donne uniquement des cendres terreuses et de l’eau, ce qui prouve la justesse de notre assertion primitive ! Van Helmont va plus loin : il veut « faire voir que tous les corps (qu’on a cru être des mixtes), de quelle nature qu’ils puissent être, opaques ou transparents, solides ou liquides, semblables ou dissemblables (comme pierre, soufre, métal, miel, cire, huile, os, cerveau, cartilages, bois, écorces, feuilles, etc.), sont matériellement composés de l’eau simple, et peuvent être totalement réduits en eau insipide sans qu’il y reste la moindre chose de terrestre[1] ». Cette affirmation, sous différentes formes, est bien souvent répétée dans les œuvres de Van Helmont et elle est le principal caractère distinctif de sa philosophie chimique. Sur quels faits, sur quelle habile déduction notre savant va-t-il essayer de justifier cette hypothèse si hardie ? Donnons-lui encore la parole. « L’eau, dit-il, est la seule cause matérielle des choses créées : comme il appert en leur dissolution par l’alcahest qui réduit tous les corps, quelque solides qu’ils soient, en eau[2]. » Arrêtons-nous là un instant. Van Helmont pour justifier sa doctrine a fait appel à l’expérience. Cette liqueur

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