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principales théories des iatro-chimistes

tains cas n’a absolument rien d’universel. Nous avons devant nous le champ libre pour établir les nouvelles doctrines.

Avant de contempler l’effrayante complexité des phénomènes naturels Van Helmont se souvient de la bible et il a l’esprit tout particulièrement attiré par la grande place qui est faite à l’eau dans l’histoire de la création.

« Il parait, évidemment, dit-il, que les eaux ont été créées avant le premier jour, quoi qu’elles ne soient, point nommées néanmoins qu’elles étaient comprises et enfermées sous le titre du ciel, et par conséquent qu’elles participaient en quelque chose à la nature céleste et que les eaux supérieures étaient parentes aux inférieures, puisqu’elles avaient été conjointes ensemble avant leur séparation[1]. » Se servant des indications plus ou moins vagues fournies par la genèse, Van Helmont va tenter de nous montrer que l’eau est le principe matériel de tous les corps créés par Dieu, que tous les corps, quels qu’ils soient, tirent leur origine de l’eau et qu’ils peuvent, dans certaines conditions, se transformer en eau insipide ; par de savantes expériences il croira avoir démontré la transmutation de la terre en eau, et par là il pense avoir rayé définitivement la terre du nombre des éléments ; d’ailleurs, à qui douterait de la possibilité de cette

    pharmacien, mais qu’elle n’était pas digne de la méditation du philosophe.

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