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célestes secrets de Dieu, puisque nous ignorons les terrestres qui devraient être mieux connus comme étant moins relevés. »

La doctrine de Van Helmont rejette donc l’homme sur la terre et le force à diriger tout près de lui la curiosité de ses regards. En dehors de quelques concessions vagues, plus apparentes que réelles, à la philosophie paracelsiste, notre auteur ne fait aucun appel à la science des astronomes pour construire sa théorie physique ou plutôt son système du monde. Et en dédaignant la contemplation du ciel, la géométrie et la mécanique, en dédaignant aussi les problèmes métaphysiques concernant le temps et l’espace, il réduit son système du monde à une systématisation des phénomènes matériels, c’est-à-dire à une chimie.

Les notions, qui servent de fondation à cette philosophie chimique, sont extrêmement différentes et s’appuient les unes sur les autres, de sorte qu’il est presque impossible de les séparer les unes des autres ; les extases religieuses, les commentaires à la genèse, les constatations expérimentales faites ou possibles, se mêlent inextricablement et forment un tout indissoluble que la moindre altération fausse. Bien que les chimistes puissent penser qu’en faisant un exposé d’ensemble de la philosophie de Van Helmont nous sortons de notre sujet, il est impossible d’éviter d’en tracer l’esquisse à grands traits ? Et d’abord quels sont les moyens par lesquels Van Helmont prétend parvenir à la connaissance de la vérité ? Ils sont difficiles à dégager ; posons en premier ceci : notre âme,