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les doctrines chimiques en france

grâce à elle que Seule la constatation positive des faits pouvait intervenir dans la formation de la science ? Et au nom de ces conclusions ne condamnait-il pas toute doctrine, toute systématisation théorique ? Sans discuter ici le fonds même de ses opinions, proclamées à diverses, reprises dans son « Histoire de la Chimie », opinions sur lesquelles nous aurons à revenir dans la conclusion de cet ouvrage, nous avouons qu’elle nous paraissent partiellement basées sur une méconnaissance volontaire des doctrines d’autrefois. Pour résoudre le problème posé, pour déterminer le degré d’utilité des théories, il semble tout d’abord qu’il faille reconstituer celles qui ont disparu de la science après avoir contribué — ou assisté — à ses progrès ! Tel est le but que nous nous sommes tout d’abord fixé ; nous espérons rendre, par là, service au philosophe soucieux de savoir par quels procédés l’esprit humain parvient à la connaissance des phénomènes et des lois de la nature.


D. — Nous proposant surtout d’établir l’ordre et la succession des différentes doctrines chimiques, nous n’avons pu éviter l’usage d’un certain appareil d’érudition dans le cours de ce travail : toutefois, nous tenons à le déclarer, l’érudition n’a jamais été pour nous un but, mais un moyen et un instrument de travail. Nous avons cherché avant tout à connaître les courants de pensée, plutôt qu’à exhumer des textes qu’aujourd’hui personne ne lit plus ! Nous nous sommes soucié de voir clair avant de songer à