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principales théories des iatro-chimistes

configuration un médicament propre pour les maux de dents et pour le scorbut. La pulmonaire est bonne dans les maladies du poumon ; aussi est-elle légère, spongieuse et configurée à peu près comme ce viscère. On prend du citron dans le cas où le cœur souffre et nous voyons qu’il en a à peu près la figure. Autre preuve que ce fruit est lui cordial, c’est que le cœur a du rapport avec le soleil et que la couleur jaune du citron représente en quelque sorte celle de cet astre. »

Les exemples précédents sont suffisants pour faire comprendre comment les « signatures des choses prirent une place considérable dans l’histoire de la médecine ; au contact de la science des docteurs, le chimiste abandonna bientôt les doctrines traditionnelles concernant le monde et les mixtes ; et, avec plus d’audace qu’eux, il étendit à tous les corps de l’univers les analogies qu’il avait remarquées entre deux corps particuliers.

Souchu de Rennefort ne nous apprend-il pas qu’« une aiguille est entre deux aimants comme un esprit entre deux opinions ». Et pour nous montrer que cette comparaison est autre chose qu’une illustration imagée d’une idée en somme banale ; il en fait des applications au monde moral et physique ; il dit « que la vertu de l’aimant d’attirer le fer est comparable à la vertu de Jésus-Christ attirant les mages ». Ou encore « que le mépris que l’aimant fait de l’or et de l’argent, son union avec le fer est analogue avec l’élection que