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principales théories des iatro-chimistes

médecin doit être en état de prononcer sur le corps de l’homme : voilà un saphir, voilà du mercure, voilà un cyprès, voilà des fleurs de violette jaune[1] ».

Bref, ce ne fut plus à l’image du monde céleste que l’esprit humain modela la science du monde sublunaire ; ces deux mondes sont semblables au « microcosme » et la connaissance du corps de l’homme projette, d’après les nouvelles doctrines, sa clarté sur la connaissance de l’univers. Allons plus loin. Pourquoi avions-nous établi un intermédiaire, l’organisme humain, entre les différentes choses qui nous ont paru analogues ?

Pourquoi ramener toutes les similitudes que notre science a pour mission d’établir à un cas particulier ? Supprimons-le ou, plutôt, remettons-le à sa vraie place. La science de l’homme, qui avait détrôné la science des astres du plan privilégie où elle était placée, ne formera plus le pivot central de la science humaine ; tous les points de vue seront équivalente et, sans révolution apparente, le savant aura supprimé les dernières entraves qui s’opposaient à l’entière liberté de sa pensée. Accumulons donc les comparaisons judicieuses entre nos différents ordres de connaissance. Notons soigneusement les analogies entre toutes les choses corporelles ou incorporelles, qu’elles nous soient révélées, ou par leurs

  1. James, Dictionnaire de médecine. Discours historiques, trad. D1derot, p. cxiii.