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pathie ou, si vous préférez, cette correspondance harmonieuse du monde céleste et de notre corps n’est due aucunement à l’action dominatrice des phénomènes astraux sur les phénomènes physiologiques ; ni à celle d’un inéluctable destin qui les enchaînerait tous les deux par ses infaillibles décrets. Ces mondes indépendants l’un de l’autre ne subissent pas l’action d’une fatalité externe ; et, de leur similitude, le savant conclut seulement à l’homogénéité de l’univers.

Que résulte-t-il de tout cela ? Si avec un tel système l’astrologie ne fut pas chassée de la pensée humaine, son domaine, qui empiétait autrefois sur celui des autres sciences, fut considérablement diminué et ramené à de plus modestes proportions. En effet, la similitude du monde stellaire et de l’organisme humain ne nous apparaît plus que comme un cas particulier des similitudes que la science aura pour objet de dévoiler entre les corps les plus variés dont est composé l’univers. De même qu’à chaque partie du corps correspond un astre errant, de même, à un objet terrestre, quel qu’il soit, correspondra quelque point ou quelque fonction de notre organisme. L’homme n’est-il pas à lui seul un résumé de la nature ? N’est-il pas semblable par quelque caractère à chacune des choses créées ? Paracelse aperçoit en lui « le mouvement des astres, la nature de la mer, de l’eau, de l’air ; les végétaux, les minéraux, les constellations et les quatre vents » ; par suite, explique-t -il, « un vrai