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principales théories des iatro-chimistes

que ce bruyant médecin, pour montrer au public instruit le mépris dans lequel il tenait la science universellement réputée des maîtres célèbres, avait brûlé au milieu de ses élèves les œuvres de Galien et d’Avicenne. Il se moquait ouvertement de la superstition du déterminisme astrologique, qui séduisait tout le moyen âge par son apparence de science, et il tente de renouveler les théories concernant le monde sublunaire[1].

Mais, dans les nouveautés proposées, que de choses ont été inspirées par les doctrines mêmes qu’il dédaigne et dont il désire achever la destruction ! L’analogie entre l’univers et le corps humain, leur similitude presque géométrique, la concordance entre les événements et les parties de notre grand monde, ou macrocosme, et ceux de l’organisme humain, petit monde ou microcosme, ne sont-ils pas dus à une transformation des rêveries astrologiques de ses prédécesseurs[2] ? Ne déclare-t-il pas avec la plus grande netteté que celui qui ignorerait la science des astres serait mis, par cela même, dans l’impossibilité de connaître l’art de guérir[3] ? Et ne met-il pas la production des métaux extraits de l’intérieur de la terre sous la dépendance d’influences planétaires[4] ? N’exagérons rien cependant ! Cette sym-

  1. Œuvres, traduction Grillo de Givry, vol. i, p. 39, Traité de l’entité des astres, chap. iv.
  2. Nous ne rechercherons pas dans la philosophie ancienne l’origine de la notion de similitude du grand monde et du petit monde.
  3. Œuvres, vol. i, p. 9.
  4. De l’entité naturelle, chap. 2.