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les doctrines chimiques en france

seule présence sans recourir à des arguments logiques, renonce vite à mettre de l’ordre dans le chaos agité des disputes.

Cette liberté d’interprétation de la nature qui résulte de la lutte violente entre hypothèses diverses constamment remises en question par les nouveaux arrivants et édifiées sur de nouvelles bases, liberté d’interprétation dont nos recherches précédentes nous ont donné une première vision, il nous faut la contempler dans toute son ampleur. Les ouvrages, que nous avons jusqu’à maintenant analysés, malgré leur indépendance mutuelle semblaient cependant ordonnés par rapport à une idée. Quelles qu’aient été en effet, les divergences d’opinion entre les différents adeptes de la philosophie hermétique, il nous a été loisible de rattacher leurs affirmations hétérogènes à ce théorème fondamental : « Les substances du règne métallique ont une tendance naturelle à devenir plus parfaites. » Aussi variées qu’aient été les théories des professeurs dont nous avons analysé l’œuvre, les éléments de chimie limitaient leur contenu à l’ensemble traditionnel de leur science.

Ces différents ouvrages nous ont préparés à envisager le développement irrégulier, imprévu et désordonné de doctrines étranges qui semblent aujourd’hui en dehors des préoccupations habituelles des chimistes, et dont nous allons donner une idée. Ces doctrines, qui ont contribué par leurs chocs à susciter la naissance de, la chimie moderne, ne doivent