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les doctrines chimiques en france
— Objections formulées par Bertrand. — Le fait supposé que l’acide et l’alcali sont indécomposables ne prouve pas que ces corps soient métaphysiquement simples, puis tous les corps ne sont pas formés d’acide et d’alcali. — Enfin l’alcali n’est peut-être pas un corps primitif. — D’après sa doctrine qui est la doctrine cartésienne, il n’y a d’autres êtres simples que la matière et le mouvement. — Opinion sur le dualisme des chimistes de laboratoire. — Opinion des médecins empiriques. — Comment, par une ingénieuse hypothèse, André a voulu relier l’acide et l’alcali à la philosophie corpusculaire.
G. Exemple d’une violente dispute médico-chimique. La querelle de l’antimoine. — Violence de la polémique. — Raisonnement des partisans et des ennemis de ce minéral ! — Exemples pris dans les ouvrages publiés par les médecins. — Dissertation de Lamy qui termina la dispute. — Comment la composition chimique de ce corps démontre qu’il ne contient aucun poison.
H. Les exemples des paragraphes précédents sont choisis au milieu de bien d’autres. — Les doctrines examinées ont été stylisées, réduites à leur terme essentiel. — Considération sur la philosophie chimique qui a été partiellement la destructrice de la philosophie d’autrefois.


A. — En commençant l’exposé des doctrines chimiques émises au xviie siècle, nous avons tenté de montrer qu’aucune théorie dominante et incontestée n’imposait son autorité au groupe laborieux des chercheurs. Nous avons signalé qu’alors, — cause ou conséquence de cette anarchie intellectuelle remarquable, — chaque hypothèse scientifique, due à un savant professeur, et puisant son origine soit dans la tradition religieuse, soit dans un système philosophique, soit dans l’expérience sensible, chaque