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avant-propos

que notre 18e siècle a reconnus pour ses maîtres, en ne connaissant de cette œuvre que les exposés systématiques qu’ont fournis les élèves de ces travailleurs. Il est donc bien entendu que nous avons laissé aux grands chimistes étrangers, comme aux grands chimistes français, la place éminente que nos prédécesseurs leur ont à juste raison donnée ; et que d’ailleurs, si nous avons plus spécialement noté quelle fut en France la répercussion de leur pensée, l’influence qu’ils ont eue sur le développement de la science n’en est point pour cela amoindrie.

Mais nous ne nous sommes pas contenté de contempler la succession des révolutions brusques qui ont altéré l’aspect de la théorie chimique ; nous avons tenté de suivre l’évolution lente qu’elle a subie dans la majorité des esprits. Pour cela nous avons reconstitué l’opinion moyenne des professionnels et des amateurs de la chimie sur chaque partie de leur doctrine ; et là, c’est à peu près uniquement à des ouvrages français que nous nous sommes adressé. Nous avons montré que cette opinion était sous la dépendance d’un grand nombre de faits en apparence hétérogènes à la chimie ; qu’elle s’exprimait en fonction de théories médicales ou philosophiques ; des analyses paracelsistes, du mécanisme cartésien ou encore de l’atomisme ! Le nombre des ouvrages écrits en latin, en anglais, en allemand, en italien ou en espagnol sur ce sujet est si grand qu’il nous aurait fallu faire parmi eux une sélection arbitraire ; et nous avons cru qu’en choisissant plutôt les livres