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disparaître un moment ; mais, en fin de compte, il s’accroît en quantité et nous le retrouvons semblable à lui-même. « Ne voyons-nous pas, dit Salomon, qu’un seul grain de blé mis en terre produit plusieurs autres grains de sa même nature, et que chacun de ces grains, mis parallèlement en terre, produit tout de même plusieurs autres grains semblables ; et cette multiplication se fait incessamment et plus ou moins, selon que la terre se trouve mieux ou plus mal préparée. Il est vrai que ce grain, pour en produire plusieurs autres, se détruit ; mais il est vrai aussi que c’est moins une destruction qui lui succède qu’une multiplication et une régénération…[1] » Il en est de même de la multiplication de l’or par le moyen de la pierre philosophale et d’aliments convenablement choisis.

Les philosophes hermétiques qui essayent de réaliser le Grand Œuvre doivent avoir à leur disposition, dit Hensig, tout d’abord de la semence d’or ; cette substance, ils la trouveront dans l’or même ; mais, dans l’or naturel, elle est comme morte ; pour la revivifier, l’action de la pierre philosophale est nécessaire. Un grain de cette semence ainsi fécondée et tombant sur les métaux imparfaits qui sont l’aliment naturel de l’or, viendra à fermenter et se multipliera aux dépens de sa nourriture. Enfin le contact entre le métal parfait et le métal imparfait dont il se repaît est assuré par l’action d’une liqueur

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