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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

chimistes européens ; et, loin de chercher à séparer, par une sorte de violence, les savants appartenant à une nation de tous les chercheurs étrangers, nous avons tenté au contraire de replacer dans leur milieu intellectuel les méditations de ceux dont nous avons analysé l’œuvre.

En bornant donc notre curiosité à la France seule, nous avons simplement voulu limiter le champ trop vaste que nous nous étions proposé tout d’abord de défricher. Dans ce domaine mal connu et plus étroit, nous avons tenté de déterminer tous les courants de pensée qui l’ont traversé, et qui ont contribué à en modifier l’aspect… En agissant ainsi, nous avons réintégré dans notre ouvrage les travaux de maints savants qui en semblaient tout d’abord exclus ! Ceux, tout d’abord, qui ont été traduits en français et qui par suite ont exercé dans notre pays la même influence que dans le leur ; c’est ainsi que nous avons analysé les écrits de Van Helmont qui jouissaient en leur temps d’un universel prestige : que nous avons cité Barba, Ettmuller, Glauber, Borrichius, Hensig, Scheuchzer, ainsi que d’autres savants étrangers… Ce n’est pas tout ; quelques ouvrages très importants n’ont jamais été édités en notre langue et ont cependant été passionnément discutés, commentés ou attaqués par des chimistes français. Tel est, par exemple, le cas des écrits de Robert Boyle auxquels nous avons bien souvent fait des emprunts. Nous aurons dans notre prochain volume l’occasion d’examiner l’œuvre immense de Bêcher et de Stahl