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l’évolution du règne métallique

selon eux, ne sont que les commencements ou les principes ; c’est pourquoi on peut les réduire à leur dernière perfection et les changer en or… » Seulement cette opinion n’est pas universellement admise ![1]

« Ceux qui nient la possibilité de la transmutation des métaux s’efforcent de prouver qu’ils sont des espèces distinguées ; d’où ils concluent que la transmutation est impossible… J’avoue que leur sentiment est assez plausible, parce que leur définition générique convient également à tous, soit pour des propriétés particulières qui conviennent également à chacun d’eux, soit pour leur durée permanente, sans aucun effort de la Nature pour leur donner la dernière perfection de l’or. On peut encore, à ces raisons, en ajouter beaucoup d’autres. Cependant l’opinion de Calisthène et d’Albert le Grand n’est pas moins probable. Ce n’est pas un argument décisif que deux choses soient des espèces distinctes parce qu’une définition ne convient pas à toutes les deux ; il faut montrer la différence essentielle qui constitue spécialement leurs différents êtres. On ne peut inférer que l’homme et le lion sont de différente espèce parce qu’ils sont compris sous le genre animal ; il n’y a que la différence essentielle de raisonnable et d’irraisonnable qui limite le genre ; autrement il s’ensuivrait que Pierre et Paul sont d’espèces distinctes.

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