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une place prépondérante dans la formation des corps que nous connaissons et tout spécialement des métaux. « L’influence du ciel, comme cause universelle, ne concourt pas moins à la formation des métaux qu’à la génération de tous les autres êtres de l’univers. Toutes ces productions, cependant, demandent une cause plus prochaine qui, par sa jonction avec les influencés célestes, agisse sur leur propre matière… cette cause prochaine ou cette vertu minérale s’aide principalement du froid et du chaud comme d’instruments propres à la formation des métaux. Par le chaud (tempéré) elle mêle et unit le mélange dont ils sont composés ou le terrestre avec l’humide ; elle le cuit, le digère et l’épaissit. Par le froid, elle l’endurcit et le congèle en forme de métal plus ou moins parfait, selon le degré de parenté qu’elle a trouvé dans les dispositions de la matière ![1] »

Cette manière de voir semble dicter les conclusions suivantes : les divers métaux ont une origine analogue et sont tous de formation semblable ; loin d’être essentiellement différents, ils ne représentent que les aspects variés du même être, à des stades successifs de son développement ; c’est ce qu’ont vu nombre de philosophes et d’alchimistes. « Calisthène, Albert le Grand, etc., et d’autres philosophes disent qu’il n’y a qu’une seule espèce de métal parfait qui est l’or, dont les autres métaux,

  1. Barba, p. 74.