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les propriétés des uns et des autres ! Mais là ne s’arrêtait pas la science[1].

Entre les astres errants, par exemple, et les différentes parties du corps humain, il régnait, d’après les médecins, une harmonie analogue. D’où cette théorie de la guérison qui semble assez bien construite quand on en possède la clef ! Que pour chaque maladie de l’homme, chaque désharmonie accidentelle d’un organe, le remède approprié se trouve être le métal en rapport avec la planète analogue à l’organe souffrant ! Nous n’entrerons pas plus avant dans l’examen de cette correspondance qui paraît aujourd’hui si étrange, mais qui cependant a joué un rôle prépondérant dans la formation de la Science d’autrefois… D’ailleurs, si au xviie siècle les analogies astrologiques étaient très nettement indiquées dans les ouvrages de métallurgie ou de pharmacie, elles n’exerçaient plus cependant un attrait irrésistible sur l’esprit des savants et elles étaient très librement discutées. Les discussions des astronomes concernant le système du monde, les découvertes dues au télescope, avaient laissé l’impression que l’astronomie n’était pas une science achevée, que, même si le monde céleste était analogue au monde terrestre, la science des astres actuellement imparfaite ne pourrait servir que de guide imparfait à l’étude des corps métalliques !

… Écoutons, pour nous en rendre compte, le

  1. Voir chap. III, § 6.