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l’évolution du règne métallique

les autres corps connus, c’est ce qui apparaît clairement à nos sens, sans qu’il soit utile de justifier par des arguments cette impression toute physique. Que ces analogies aient une signification profonde dépassant infiniment cette première vision expérimentale, c’est une chose sur laquelle les chimistes se sont accordés sans discussion, bien qu’ils n’aient su se mettre d’accord sur la véritable cause de ces analogies ! Pour comprendre donc la pression irrésistible, que la vue de ces substances semblables et remarquables a produit pendant longtemps sur l’esprit humain, il nous faudra rechercher quelle valeur les savants du xviie siècle donnaient aux classifications ! Et, d’abord, il nous faudra rappeler les antiques croyances astrologiques, nées à une époque où l’astronomie était la seule science réellement constituée et où toutes les particularités du monde sublunaire se modelaient sur les mouvements apparents des astres, croyances dont l’influence atténuée a persisté jusqu’alors. Les anciens donc, et Paracelse après eux, frappés par l’éclat et la pesanteur des corps métalliques, ont essayé d’établir entre les sept métaux qu’ils avaient isolés, l’or, l’argent, le vif-argent, le cuivre, le fer, l’étain et le plomb, et les sept astres errants, le Soleil, la Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne, une correspondance harmonique. À chaque corps d’une de ces catégories correspondait un corps de l’autre catégorie. Sans qu’il y ait de liaison directe entre les métaux et les planètes, l’on pouvait résumer par un même signe