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CONCEPTS FONDÉS SUR LA RESSEMBLANCE

logie agissante n’était plus, comme chez les primitifs, l’effet anormal d’une loi générale de participation, puisqu’elle ne s’appliquait qu’occasionnellement et dans des cas spéciaux ; elle n’identifiait aucunement les semblables qu’elle assemblait, et qui n’agissaient les uns sur les autres que dans des circonstances exceptionnelles : le mystère de son application était enfin reconnu comme tel et restait tout à fait en dehors des faits naturels… Si l’on veut, là encore cependant, que la similitude qui a permis de ranger dans le même groupe l’homme et sa copie de cire, soit une participation, il faut reconnaître que cette participation est fort incomplète, qu’elle est limitée avec précision, bref, que la notion de participation est beaucoup moins dominatrice que dans l’exemple précédent. D’ailleurs, à mesure que nous avançons, de la Magie à la Science, l’action du semblable sur le semblable perd peu à peu son caractère mystique, pour se réduire à une sympathie morale, intellectuelle ou physique, et finalement à une simple attraction élective.

Rappelons l’analogie formelle établie par les paracelsistes entre le Macrocosme et le Microcosme ; si les savants docteurs de cette école n’avaient ajouté aucun principe supplémentaire à leur doctrine, ils auraient pu, en l’appliquant, connaître les lois qui régissent le Monde et l’organisme humain ; cette connaissance aurait été complète, sa formule étant immuable ; elle se serait réduite à une contemplation, puisque rien dans l’analogie formelle ne permet de modifier le déterminisme des choses. Or les médecins prétendaient utiliser leur théorie pour guérir les corps souffrants… Ils ajoutèrent donc qu’entre les choses correspondantes, il y a attraction et non attraction quelconque. Une sorte d’amitié qui rendait bienfaisante l’action des unes sur les autres ;