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LES CONCEPTS SCIENTIFIQUES

les êtres vivants que l’on sait spontanément séparer des corps bruts, et que, à l’époque où la biologie n’existait pas, l’on avait subdivisés en deux groupes : les animaux et les plantes.

D’autres fois encore, et par hasard, nous les aurons trouvées réunies, et, de ce lien accidentel, nous voudrions faire la base d’une conceptualisation qui ne résistera pas à l’épreuve ; ainsi les stalactites et les cristaux de roche, de même que les fragments fossiles d’animaux fort anciens découverts dans les mêmes lieux ont paru à nombre de savants des productions du même ordre ; et il a fallu un travail acharné et prolongé pour dissocier cet ordre en genres divers[1].

Il se peut enfin que ces choses n’aient été réunies dans les mêmes classes que par suite des caprices imprévisibles de nos associations d’idées ; et nous voudrions extraire de ce groupement factice quelque concept général expliquant cette association. Cet état d’esprit a donné naissance à nombre de superstitions, qu’une critique sévère a lentement éliminées de la science ; peut-être aussi a-t-il provoqué des recherches aboutissant à quelque géniale trouvaille, et permis de découvrir, sous une ressemblance imaginaire, affirmée accidentellement, une ressemblance réelle dont le savant a tiré parti.

  1. Nous avons étudié cet exemple dans la genèse de la science des cristaux, p. 93 et suiv.