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ROBERT BOYLE ET SON TEMPS

ammoniac), ce qui semblerait prouver qu’il est un acide. Une théorie qui aboutit à de telles contradictions ne peut, dit-il, être maintenue dans la science.

Mais la doctrine qu’il combat avec le plus d’acharnement est celle de Paracelse encore admise alors par nombre de pharmaciens et de médecins. Qu’après une analyse superficielle et rapide de corps organiques, l’on déclare grossièrement avoir obtenu les trois principes, c’est une chose que Boyle ne conteste pas, et qui en première approximation est parfaitement admissible ; mais que de cette apparence l’on en déduise que la doctrine des trois principes est une vérité métaphysique qui explique l’origine et les propriétés de tous les corps que la chimie étudie, cette conclusion est erronée et doit être combattue.

D’abord, et les ouvrages des disciples de Paracelse sont à cet égard exaspérants, le lecteur n’a aucun moyen de se rendre compte si les trois principes dont on parle sont les corps réels, tangibles, que le langage courant désigne par ces mots, ou bien au contraire représentent des êtres symboliques porteurs de propriétés. Le soufre, pour ne citer qu’un exemple, est-il ce corps jaune que l’on peut se procurer facilement dans le commerce et cela en grande quantité, ou bien le principe de la combustibilité ? À de telles questions, un même chimiste fait, suivant les occasions, des réponses très différentes et que l’on ne peut concilier. Et les différents auteurs, ne parviennent pas même à un accord quand ils veulent expliquer quelles sont les qualités que les principes imposent aux mixtes naturels ; ainsi, bien que la plupart des savants croient que la couleur des corps est due au mercure qu’ils contien-