Page:Metzger - La chimie, 1930.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.
30
HISTOIRE DE LA CHIMIE

corps soient des êtres matériels simples que la chimie a découverts en poussant jusqu’au bout ses analyses ; il explique très brièvement, en suivant les traces de Van Helmont, que les conceptions péripatéticiennes démodées alors ne soutiennent pas l’examen ; et, en effet, comment le feu qui naît et qui disparait pourrait-il être placé au rang des véritables substances ? L’air au contraire, dit Boyle, toujours à la suite de Van Helmont, est bien un véritable corps simple, et jamais aucun chimiste n’a pu l’extraire d’un composé. En ce qui concerne la terre et l’eau dont il est impossible à l’expérimentateur de nier l’existence, le Chimiste sceptique observe cependant qu’il ne peut accorder ses opinions avec celles d’Aristote ; et en effet ces substances simples ne sont pas les seuls éléments que l’on peut isoler en décomposant les mixtes ; puis les qualités de la plupart des corps que l’on n’a pu décomposer ne peuvent se déduire de celles que les péripatéticiens attribuent à ces éléments ; la terre par exemple est la cause de la densité ou de la lourdeur ; mais l’or n’est-il pas beaucoup plus dense ou plus lourd que la terre pure ?

Par des arguments à peu près semblables, Boyle a réfuté victorieusement le dualisme de l’acide et de l’alcali sur lequel on avait cru bâtir une doctrine chimique rigoureuse : en premier lieu, dit-il, la nature est beaucoup plus riche que ne l’admet un tel système, puisqu’un grand nombre de corps ne sont ni acides, ni alcalis. En second lieu, ce système ne peut-être constamment appliqué, et la preuve en est que le cuivre se dissout aussi bien dans les eaux fortes acides, ce qui tendrait à prouver que ce métal est un alcali, que dans un esprit urineux (ou