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THÉORIE CHIMIQUE AU DÉBUT DU XVIIe SIÈCLE

vement à la chimie une direction nouvelle alors inconnue ; plus tard, nous aurons prochainement l’occasion de le constater, c’est en s’engageant dans cette voie que les savants furent amenés à découvrir que l’air ordinaire, contrairement à l’opinion de Van Helmont qui ne lui attribuait qu’une sorte d’action de présence, est composé de gaz hétérogènes qui jouent véritablement un rôle actif dans les réactions matérielles.


Le dualisme de l’acide et de l’alcali. — Enfin, nous devons dire quelques mots d’une doctrine extrêmement simpliste qui s’appliquait primitivement et fort justement d’ailleurs à l’ensemble des réactions salines, et prit vers le milieu du xviie siècle un essor aussi prodigieux qu’éphémère ; à cette époque, médecins et pharmaciens faisaient de nombreuses recherches sur ce qu’ils appelaient le combat des acides et des alcalis, qui, en se mélangeant bruyamment dès qu’ils sont mis en présence, finissent par se combiner pour donner un sel neutre ; de là, à généraliser cette observation pour conclure que tous les phénomènes biologiques, notamment la digestion et la circulation, sont dus à l’antagonisme des acides et des alcalis, il n’y a qu’un pas que le célèbre Sylvius franchit fort aisément ; puis, cette manière de voir acceptée, le savant docteur conclut que toute maladie qui afflige notre organisme est due à un excès d’une des substances opposées, l’alcali par exemple, qu’il fallait guérir par l’acide. Généralisant encore cette manière de voir, son élève Tachénius n’hésita pas à faire de l’acide et de l’alcali les seuls composants du monde matériel, et à