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HISTOIRE DE LA CHIMIE

à les isoler de leur ferment ! Une telle expérience a parfois semblé réussir partiellement sur des matières organiques qui en se pourrissant, laissent échapper un liquide insipide ; elle réussirait parfaitement si Van Helmont possédait une grande quantité de la liqueur alcaest dont sa théorie proclame l’existence, et dont il déclare, d’une manière figurative qui ne fait illusion à personne, avoir eu un jour entre les mains, un tout petit flacon ; cet alcaest qu’il invite les chimistes à découvrir transformerait en eau les corps quels qu’ils soient, même les plus durs ; ce puissant réactif, malgré les efforts persévérants des expérimentateurs, se déroba toujours à leurs recherches ; cependant l’on étudia quelques dissolvants énergiques tels que les acides forts ou les alcalis corrosifs, qui en seraient les succédanés, et par là les connaissances chimiques furent considérablement enrichies.

Il existe cependant un corps qui ne peut devenir de l’eau ; c’est l’air qui occupe tout l’espace laissé libre par la matière aqueuse, et qui reste constamment semblable à lui-même ; cet air, qui dans la chimie de Van Helmont, joue un rôle analogue à celui de l’éther dans la physique moderne, ne concourt jamais comme ingrédient dans une réaction matérielle ; il sert pourtant de réceptacle aux vapeurs les plus diverses qui se dégagent lors des fermentations, des ébullitions ou même des combustions, opérations chimiques qui ne se produisent pas en vase clos. Van Helmont nomme d’ailleurs gaz les vapeurs d’aspect aériforme qui se mélangent à l’air atmosphérique tout en conservant leur nature ; il considère ces gaz comme de la matière ordinaire, et sans les étudier en détail, il indique pourtant briè-