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THÉORIE CHIMIQUE AU DÉBUT DU XVIIe SIÈCLE

La doctrine de Van Helmont. — Un autre système chimique exerça durant le xviie siècle un énorme prestige, et fut constamment modifié dans ses détails par les expérimentateurs aussi bien que par les théoriciens ; le mystique Van Helmont avait alors émis sur l’ensemble des phénomènes matériels quelques affirmations très nettes qu’il sut réunir en un admirable corps de doctrine.

Et d’abord, il s’opposa fermement à la philosophie de la matière que ses prédécesseurs et ses contemporains admettaient presque sans discussion ; les vues d’Aristote, d’origine païenne, ne s’accordent ni avec les constatations sensibles, ce dont chacun peut se rendre compte avec un peu d’attention, ni avec les révélations des livres sacrés qui devraient faire la base des méditations des chrétiens ! Les quatre éléments notamment et l’astrologie qui se couvrent de son autorité n’ont fait que troubler la chimie sans rien lui enseigner de véritable ; il faut les rejeter absolument… il faut rejeter aussi, du moins de la théorie générale, les trois principes de Paracelse, notions d’ordre exclusivement pratiques qui peuvent rendre service au pharmacien, certes, mais sous lesquels le métaphysicien a le devoir de creuser.

Il n’y a dans notre monde qu’une seule substance matérielle qui est l’eau élémentaire ; cette substance est cependant spécifiée en choses diverses par des ferments spirituels qui leur impriment leurs qualités caractéristiques, chose que Moïse a exprimée en ces paroles qui font image : « l’esprit de Dieu porté par les eaux »… De cette manière de voir, il résulte immédiatement que tous les corps quels qu’ils soient pourraient être transmués en eau si l’on parvenait