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le laboratoire au XVIIe siècle

corrodent les substances organiques, il déclarera que les acides contiennent du « feu en puissance ». D’autre part, avant de cuire leurs réactifs ou de les soumettre à la flamme, il leur fera subir des altérations diverses ; il les broiera dans un mortier, les réduira en poudre, les dissoudra dans l’eau ou quelqu’autre liqueur, les précipitera de leur solution par un procédé quelconque, bref les torturera de toutes les manières possibles.

Les réactifs. — Mais, demandera-t-on encore, quelles étaient les matières sur lesquelles il travaillait ? Si nous ouvrons un ancien traité de chimie, nous apercevons rapidement qu’une grande partie de l’activité du praticien était appliquée à étudier les substances organiques, animales ou végétales, qu’il distille, ou qu’il dissout de diverses manières, afin d’en extraire les graisses, l’huile, l’alcool, etc. ; quand il étudiera les minéraux, il les croira aussi complexes que les corps organisés, et sera d’abord désolé de ne pouvoir les diviser en autant de matières hétérogènes ; mais, peu à peu, à mesure que la science progresse, les acides minéraux, les alcalis tels que la soude et la potasse, les minerais métalliques, passeront au premier rang de ses préoccupations ; et vers le début du xviiie siècle, ce seront les corps inorganiques que le savant étudiera avec prédilection ; ce sera d’après leurs réactions que la théorie chimique s’établira, alors qu’autrefois, elle se basait toute entière sur l’étude des corps organiques.