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le laboratoire au XVIIe siècle

Examinons un peu plus longuement les instruments principaux ; et d’abord le fourneau qui jouait dans l’ancienne chimie un rôle immense ; la plupart des opérations, les évaporations, les distillations, les cuissons prolongées ne pouvaient s’établir sans son aide ; aussi son aménagement a-t-il rapidement attiré l’attention de praticiens qui ont cherché à le perfectionner ; déjà Jean Beguin, dans les Éléments de chimie parus en 1606 et qui jouirent alors d’une réputation européenne, les décrit avec le plus grand soin ; et le célèbre Glauber[1] dont les ouvrages sont remplis de spéculations cosmologiques, ne dédaigna pas de travailler à en inventer de nouveaux… Il y en avait de toutes sortes, depuis le fourneau de réverbère destiné aux feux violents, le fourneau portatif qui devait entretenir une douce chaleur, le bain-marie, etc… ; les combustibles employés étaient le bois et le charbon.

Les réactifs sur lesquels l’opérateur travaillait étaient contenus dans des vaisseaux de métal, de faïence ou de verre, dont les formes étaient extrêmement variées ; suivant les cas, il y avait lieu d’utiliser les vessies, les cucurbites, les matras, les alambics, les cornues, les campanes ou cloches, les creusets, etc… parfois plusieurs de ces vaisseaux étaient réunis pour former un appareil plus compliqué.

Afin de fabriquer ces sortes d’instruments-doubles aussi bien que pour réparer les brisures de leurs appareils, ou pour cimenter les fissures survenues à l’intérieur des fourneaux, le chimiste utilisait une pâte ou lut qui collait ensemble ou consolidait les

  1. Voir les fourneaux philosophiques, 1650.