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HISTOIRE DE LA CHIMIE

cheur à dépasser par la pensée l’objet spécial de ses travaux pour en déduire le monde entier, quoique constamment déçue, fut constamment renaissante ; si elle excita la curiosité de ceux qui voulaient tout savoir, elle a cependant empêché la chimie de progresser en enregistrant journellement quelque trouvaille nouvelle, définitivement acquise, dont l’expression reste immuable ; et, en effet, les savants étaient sollicités simultanément par une multitude d’aspirations diverses, qui dispersaient leur attention.

La médecine demandait à la chimie quelle était la composition du corps humain, et par suite quelles règles devait suivre l’art de guérir ; la pharmacie voulait apprendre d’elle la meilleure méthode pour préparer de bienfaisants remèdes ; la technique de la métallurgie, de la fabrication du verre, de la porcelaine, du vinaigre, de la chandelle, et d’industries les plus variées ne pouvait se passer de son concours ; alors que la philosophie naturelle des métaux, mue par les antiques affirmations de l’alchimie, voulait transformer en argent et en or qui sont des métaux précieux, l’étain, le fer, le cuivre et le plomb qui sont imparfaits et communs… Et les résultats pratiques obtenus par les spécialistes de laboratoire devaient projeter leur clarté sur la théologie, la métaphysique de la Création, ainsi qu’inspirer une sage interprétation des textes sacrés, particulièrement de la Genèse.

L’on voit que l’activité manuelle et cérébrale de ceux qui s’adonnaient à la chimie était extrêmement variée, et si on lit quelque vieil ouvrage rempli des confidences scientifiques de ceux qui cherchaient à la perfectionner, on est presque saisi de